La sensibilité ISO
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La sensibilité ISO fait partie des notions de base à connaître afin de pouvoir bien exposer vos photographies. Avec l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation, la sensibilité ISO fait aussi partie des paramètres du triangle d’exposition. C’est d’ailleurs le paramètre le plus simple à comprendre dans le triangle d’exposition.
Dans cet article, nous allons détailler ce qu’est la sensibilité ISO, à quoi elle sert, comment l’utiliser et son impact sur nos photos.
Qu’est-ce que la sensibilité ISO ?
La sensibilité ISO, c’est la capacité qu’a une surface photosensible à emmagasiner la lumière qu’elle reçoit. Le terme ISO vient de l’anglais « International Organization for Standardization ».
Pour que votre appareil photo transforme la lumière qu’il capte en image, il est nécessaire que cette lumière touche une surface photosensible. C’est de ce procédé que naissent nos photos. Sur les appareils argentiques, cette surface est la pellicule. Sur les appareils photo numériques, c’est le capteur.
Laissons de côté les appareils argentiques pour nous focaliser sur les boîtiers numériques et leurs capteurs.
Lorsque que la lumière touche le capteur de votre appareil, cette dernière est transformée en signal électrique. Quand vous augmentez la sensibilité ISO, votre appareil va augmenter l’intensité de ce signal. Pour faire simple, plus vous utiliserez une sensibilité ISO basse, moins le capteur sera sensible à la lumière. À l’inverse plus la sensibilité ISO sera haute, plus la surface photosensible sera affectée par la lumière.
Pourquoi augmenter la sensibilité ISO ?
Lorsque la luminosité ambiante est suffisante (prise de vue en extérieur en pleine journée, studio avec un très bon éclairage, etc.), on va utiliser une sensibilité ISO la plus basse possible, généralement comprise entre 50 et 400 ISO.
À l’inverse, vous allez devoir augmenter votre sensibilité ISO dans des situations de basse luminosité, lorsque le couple vitesse/ouverture ne sera pas suffisant pour bien exposer vos photos (prise de vue en fin de journée, en concert, la nuit, etc.).
Dans certaines conditions de prise de vue, quand la luminosité vient à manquer, trois possibilités s’offrent à vous.
- Vous pouvez faire le choix d’ouvrir le diaphragme pour laisser rentrer plus de lumière.
Il existe deux situations dans lesquelles il arrive que ce choix ne soit pas possible :
– votre ouverture est déjà à son maximum ;
– Vous devez garder une profondeur de champ suffisamment grande.
- Vous pouvez aussi faire le choix d’augmenter le temps de pose de vos prises de vue.
Mais là aussi, vous allez vous retrouver bloqué dans certains cas :
– Un temps de pose trop long pour pouvoir figer un sujet en mouvement ;
– Un temps de pose trop long pour éviter les flous de bougé.
- Enfin, si vous ne pouvez pas influer sur l’ouverture ou la vitesse, il ne vous reste plus qu’à jouer sur l’ultime paramètre qu’offre votre appareil, la sensibilité ISO.
Le bruit numérique
Je vous vois venir ! « Si augmenter la sensibilité ISO semble être la solution miracle au problème de basse luminosité, pourquoi ne pas toujours utiliser des hauts ISO ?! »
Utiliser une sensibilité ISO élevée n’est pas sans risque pour la qualité de vos photos. Plus vous augmenterez cette sensibilité, plus vous verrez apparaître des petits grains qui vont engendrer une perte de netteté à vos clichés. C’est ce que l’on appelle du bruit numérique. Il apparaît le plus souvent dans les zones sombres ou uniformes de vos photos.
Prenons l’exemple de cette photo réalisée avec trois sensibilités ISO différentes. Si l’on zoom dedans on s’aperçoit que plus la sensibilité ISO augmente, plus l’image est dégradée
Il est à noter que la gestion du bruit numérique n’est pas égale d’un boîtier à l’autre. À ISO égal, un boîtier haut de gamme aura une meilleure gestion du bruit qu’un appareil d’entrée de gamme.
Exemple : voici une photo prise avec un Nikon D5300 et la même prise avec un Nikon D810
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le bruit numérique, je vous recommande cet article : https://www.photohc.com/blog/2019/12/23/les-types-de-bruit
Comment régler la sensibilité ISO ?
Rien de plus simple ! Quand vous êtes dans l’un des modes de prise de vue (P, A/AV, S/TV ou M), il vous suffit d’appuyer sur le bouton ISO de votre appareil, puis d’actionner l’une des molettes de votre boitier pour faire la sélection de la sensibilité (50 ISO, 100 ISO, 200 ISO, etc.) qui convient à vos prises de vue.
Tous les appareils photo n’offrent pas la même plage de réglage de la sensibilité ISO.
Exemple : certains commenceront à 100 ISO et iront jusqu’à 6400, tandis que d’autres débuteront à 50 ISO et finiront à plus de 25 000 ISO.
Attention, ce n’est pas parce que votre appareil indique qu’il peut monter jusqu’à tel ou tel ISO, que cela signifie qu’il sera performant dans cette valeur.
Comment se prémunir de l’utilisation d’une trop grande sensibilité ISO ?
Il existe plusieurs solutions pour éviter d’avoir recours à une trop grande sensibilité ISO et donc à une potentielle montée de bruit numérique.
- Utiliser un trépied
L’utilisation d’un trépied vous évitera de monter en ISO de deux façons :
- Il vous évitera les flous de bougé dûs à une vitesse d’obturation trop lente ;
- Vous pourrez aisément utiliser un temps de pose long lors de vos prises de vue. Il faut évidemment que rien ne bouge dans votre scène, à moins que vous preniez le parti de « filer » les éléments qui bougent.
- Utiliser un objectif plus lumineux.
Un objectif avec une ouverture plus grande, donc plus lumineux, vous permettra de faire entrer plus de lumière dans votre appareil. Cela aura nécessairement pour conséquence de moins monter en ISO.
Peut-on supprimer le bruit numérique au post-traitement ?
Il est en partie possible de supprimer le bruit numérique grâce à des logiciels de post-traitement.
Si le bruit n’est pas trop présent, des logiciels comme Lightroom vous permettront de l’atténuer légèrement. Par contre si ce bruit est vraiment trop fort, vous devrez utiliser des logiciels dédiés à la suppression de bruit comme Topaz Denoise AI.
Voici un exemple d’une photo débruitée sur Topaz Denoise.
Conclusion
Ce que vous devez retenir :
- N’augmentez votre sensibilité ISO qu’en dernier recours, lorsque vous ne pouvez plus agir sur la vitesse d’obturation ou sur l’ouverture de votre diaphragme.
- Pratiquez pour découvrir la capacité de gestion de bruit de votre appareil à des sensibilités données. Vous n’aurez plus alors à vous poser la question de savoir si vous pouvez monter l’ISO et cela vous fera gagner du temps.
- N’hésitez pas à déclencher même si vous savez pertinemment que votre photo va être bruitée. Il y a des moments dans la vie qu’il serait dommage de ne pas capter !
Si vous avez des questions au sujet de la sensibilité ISO ou que cet article vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire.
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