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La vitesse d’obturation

La vitesse d’obturation

Temps de lecture : environ 6 min 

La vitesse d’obturation est l’une des trois notions fondamentales à connaître. Tout comme l’ouverture et la sensibilité ISO, la vitesse d’obturation fait partie du fameux triangle d’exposition. En plus de vous permettre de correctement exposer vos clichés, la vitesse d’obturation, une fois comprise, vous aidera à éviter les flous de bougé ou à donner un effet créatif à vos prises de vue.

Dans cet article, nous allons voir ce qu’est la vitesse d’obturation, son fonctionnement et comment la gérer.

Qu’est-ce que la vitesse d’obturation ?

La vitesse d’obturation, aussi appelée temps de pose, est la fraction de temps pendant laquelle l’obturateur de votre boitier s’ouvre. C’est le clic/clac que vous entendez quand vous déclenchez, sauf pour les appareils dotés d’un obturateur électronique. La vitesse d’obturation est donc le temps pendant lequel le capteur de votre appareil photo va être exposé à la lumière.

La vitesse d’obturation s’exprime en fractions de secondes ou en secondes. Dans la plupart des cas, les appareils peuvent aller de 1/4000 de seconde à 30 s, mais certains peuvent descendre jusqu’à 1/8000 de seconde et d’autres peuvent monter jusqu’à une minute de pose.

Comment cela fonctionne-t-il ?

À l’intérieur de votre appareil photo, juste devant le capteur, se trouve ce que l’on appelle l’obturateur. Cet obturateur est une pièce mécanique composée de lamelles qui s’ouvrent un certain temps pour laisser passer la lumière et qui se referment une fois la photo prise. Il existe aussi des obturateurs électroniques. Dans ce cas précis, c’est le capteur qui gère lui-même son obturation.

Dans les deux cas, le fonctionnement final est le même : plus le temps d’obturation sera court et moins de temps votre capteur sera touché par la lumière. À l’inverse, plus le temps d’obturation sera long, plus votre capteur recevra de lumière.

 

Comment régler la vitesse d’obturation ?

Régler le temps de pose n’est pas très compliqué. Pour pouvoir gérer ce paramètre, vous devrez vous trouver dans l’un des modes suivants :

  • Le mode Priorité à la vitesse (A ou AV) ;

Comme son nom l’indique, ce mode donne la priorité à la vitesse. Dans ce mode, en fonction de ce que vous souhaitez photographier, vous n’aurez à régler que le temps de pose en tournant la molette prévue à cet effet. L’appareil s’occupera alors de régler l’ouverture afin que vous ayez toujours une photo bien exposée.

 

  • Le mode manuel (M)

En mode manuel, pour régler la vitesse d’obturation, vous devrez tourner la molette prévue à cet effet. Dans ce mode, vous devrez aussi adapter l’ouverture, et certainement les ISO, pour que votre photo soit bien exposée.

Dans un premier temps, je vous conseille, afin de vous faire la main avec la vitesse d’obturation, d’utiliser le mode priorité à la vitesse. Une fois que vous aurez bien compris le fonctionnement de la vitesse d’obturation, vous pourrez vous essayer au mode manuel.

Si vous souhaitez découvrir plus en détail tous les modes de vos appareils photo, je vous recommande cet article : https://stan-timelapse-photographie.fr/blog/sortir-des-modes-automatiques/

 

Les effets de la vitesse d’obturation

  • L’exposition :

Comme nous l’avons vu, en fonction du temps de pose, le capteur de votre appareil photo recevra plus ou moins de lumière, ce qui aura un impact direct sur l’exposition de vos photos.

Voici un exemple :

Sur ces photos, j’utilise le même couple ouverture/ISO, seul le temps de pose change.

Comme on peut le voir, plus le temps de pose est court, plus la photo est sous-exposée. À l’inverse, plus la vitesse d’obturation est longue, plus la photo est surexposée.

  • Le mouvement :

La vitesse d’obturation a aussi une incidence sur le flou de mouvement de vos sujets, ou de votre propre mouvement, au moment de déclencher. Passons en revue ces différents types de flou.

 

–  Le flou de bougé

Il vous est certainement déjà arrivé de réaliser une photo et de vous apercevoir que cette dernière est floue, et ce, malgré le fait que votre sujet soit fixe. C’est ce que l’on appelle le flou de bougé. Quand vous faites des photos à main levée, ce flou est dû aux micromouvements de votre corps et à l’utilisation d’une vitesse d’obturation trop faible pour compenser vos micromouvements.

Exemple : voici une photo prise avec un 300mm avec une vitesse d’obturation de 1/40s

Pour éviter cela, vous devez utiliser ce qu’on appelle une vitesse d’obturation de sécurité. Cette dernière est égale à :

Pour les appareils plein format : 1/distance focale s

 

 

Exemple : si vous utilisez un 50mm, vous devez utiliser une vitesse de sécurité de 1/50s

Si comme moi vous avez la tremblote, je vous recommande de doubler cette valeur.

Exemple : avec un 50mm, vous devez utiliser une vitesse de sécurité de 1/(2×50) = 1/100s

 

Pour les appareils APS-C et micro 4/3 :

Si vous avez besoin de passer en dessous de cette vitesse de sécurité, comme lors de la pratique de la pose longue, l’utilisation d’un trépied sera nécessaire.

Attention, il peut y avoir des flous de bougé malgré l’utilisation d’un trépied !

Pour éviter cela, je vous recommande de déclencher à l’aide d’une télécommande. Cette dernière évitera à l’appareil de bouger au moment où vous appuierez avec votre doigt sur le déclencheur. Si vous n’avez pas de télécommande, utilisez le retardateur de votre appareil. Il peut aussi arriver que lorsque le miroir de votre appareil se relève, il fasse légèrement trembler votre appareil (les boitiers « mirrorless » ne sont pas concernés par ce problème). Pour éviter cela, vous pouvez activer la fonction « temporisation du miroir levé ».

 

–  Le flou de mouvement

Il existe deux types de flou de mouvement : le flou de mouvement non volontaire et le flou de mouvement créatif.

  • Le flou de mouvement non volontaire

Ce flou n’est pas dû au micromouvement du photographe, mais à celui du sujet que l’on photographie. Ce flou résulte du fait que vous n’utilisez pas une vitesse assez rapide pour figer le mouvement de votre sujet.

Exemple : Cette photo d’un vison a été prise avec un 105mm et une vitesse d’obturation de 1/40s. Cette dernière n’était pas assez rapide pour figer le mouvement du vison.

Pour éviter cela, il faut adapter la vitesse d’obturation à la vitesse de mouvement de votre sujet.

Voici un tableau indicatif des différentes vitesses d’obturation en fonction des sujets photographiés :

  • Le flou de mouvement créatif

À l’inverse du flou de mouvement non volontaire, le flou de mouvement créatif sera un flou que l’on souhaite créer pour donner un effet artistique à nos photos.

Il existe plusieurs types d’effets que l’on peut créer en jouant sur la vitesse d’obturation. Je vais vous détailler les trois principaux : le filé statique, le filé dynamique et la pose longue.

 

Le filé statique

Le terme “filé statique” désigne un effet d’exposition qui consiste à capturer un sujet en mouvement rapide (une personne, des voitures, des avions, etc.) de manière figée et claire, tout en laissant un effet de traînée derrière le sujet, qui donne l’impression qu’il se déplace rapidement. Ce type d’effet est obtenu en utilisant une vitesse d’obturation lente tout en maintenant l’appareil photo stable pendant la prise de vue. La longueur de la traînée dépend de la vitesse de déplacement du sujet et de la durée de l’exposition.

La pose longue

La pose longue est une technique de photographie qui consiste à maintenir la vitesse d’obturation ouverte pendant une période prolongée. Cette technique peut être utilisée pour produire des effets créatifs tels que le flou de mouvement dans les nuages, les vagues, les cascades ou les lumières. En utilisant une vitesse d’obturation lente, la lumière peut entrer dans l’appareil photo pendant une période plus longue, ce qui permet de capturer des mouvements lents ou de faire ressortir la texture et les détails dans une scène. Cependant, lorsque la vitesse d’obturation est prolongée, l’utilisation d’un trépied devient nécessaire afin d’éviter les flous de bougé.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la pose longue, je vous recommande cet article :

https://stan-timelapse-photographie.fr/blog/pose-longue-apporter-de-la-magie-a-vos-photos/

 

 

Le filé dynamique

Cette technique permet de mettre en valeur un sujet en mouvement en le gardant net tandis que l’arrière-plan devient flou. Pour cela, vous allez devoir suivre votre sujet au moment où vous déclenchez.

Dans la pratique, je vous recommande d’utiliser le mode priorité à l’ouverture ou le mode manuel. On utilise généralement une vitesse en dessous de 1/50s. Pour avoir une profondeur de champ suffisante, vous devez utiliser une ouverture assez faible (f/11). Si cela n’est pas possible, augmentez la sensibilité ISO. Pour la mise au point, utilisez le suivi continu de l’autofocus.

Il est important de pratiquer pour maîtriser cette technique et de travailler avec différentes vitesses d’obturation pour trouver la meilleure vitesse pour votre sujet en mouvement rapide.

Conclusion

La vitesse d’obturation a une réelle importance en photographie. La comprendre et savoir la mettre en pratique est fondamental dans votre pratique de la photo. Elle vous permettra d’exposer correctement vos clichés, évitant les flous non désirés dus à vos propres micromouvements ou aux mouvements du sujet. Une fois que vous aurez acquis cette notion, vous pourrez donner des effets créatifs à vos photos.

Si vous avez des questions, ou que cet article vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire.

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Stanley MARIE

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